At Alliance Française de Bristol et Bath, we teach complete beginners and intermediate students all the way to advanced and talented students such as Jenny. Students learning French in one of our groups in Bristol have read Les Victorieuses, and are looking forward to meeting the author, Laetitia Colombani on Monday 29th March 2021. Jenny decided to add a part to the book enjoyed in class. Read it below:
Les Victorieuses
L’histoire d’une jeune femme
L’horloge murale dans le grand foyer marquait 8.40, presque le temps pour partir. Solène se sentait fatiguée car elle avait écrit plusieurs petites lettres, fait un cours de Zumba, but au moins cinq tasses de thé et beaucoup parlé. Elle était en train de mettre ses papiers, son stylo, ses affaires, dans son sac quand une jeune femme s’approcha d’elle: une jeune femme qui avait peut-être vingt-cinq ans, aux cheveux blondes et les yeux bruns. Elle avait l’aire un peu timide.
‘Pardon. Je sais qu’il est tard, que vous avez presque fini et que vous avez été très occupée aujourd’hui mais je me demande si vous pouvez lire quelque chose pour moi.’
‘Oui, bien sur,’ répondit Solène. ‘Qu’avez-vous…une lettre peut-être ? Je peux la lire pour vous.’
‘Non, non, ce n’est pas ça. Je sais lire,’ répondit la jeune femme, une petite sourire sur ses lèvres. ‘J’ai quelque chose ici que j’ai écrite moi-même. J’aime écrire. Je lis et j’écris tout le temps. J’ai une petite histoire et je me demande si vous pourriez la lire quand vous avez le temps et puis me dire ce que vous en pensez. La directrice m’a dit de parler avec vous. Je sais que vous êtes ici comme l’écrivain publique et que ce n’est pas exactement votre métier de lire une histoire mais j’ai pensé que peut-être cela vous intéresserait. Je n’ai pas osé vous parler avant mais j’ai vu que vous êtes très sympa et que vous avez aidez beaucoup de femmes ici.’
Solène n’avait pas attendu une telle demande et elle ne savait pas quoi dire : une jeune femme ici qui écrit seulement pour le plaisir d’écrire. Elle n’avait pas pensé à ça.
‘Oui cela me plait beaucoup de lire ton histoire. Comment tu t’appelle ?’
‘Virginie. Je vie au Palais depuis trois ans. Je n’ai pas de famille.’ Pour un moment elle hésita. ‘Pas vrai. Ma mère et dans une clinique. Elle est malade et elle ne me reconnait pas. Je n’ai ni frères, ni sœurs. Je suis toute seule dans la vie. Ma famille est dans ce bâtiment, avec mes ‘sœurs’.’
Elle ouvrit une vielle cartable noir et sortit un épais cahier vert. ‘Mon histoire est ici. Peut-être vous pouvez la lire chez vous.’
‘Oui, bien sur. J’aimais écrire aussi quand j’étais jeune mais avec tout mon travail au bureau je n’ai pas eu le temps. C’est dommage.’ Et Solène prit le cahier que la jeune femme lui tendait et le rangea avec ses papiers. On peut en parler un autre jour. Merci et au revoir.’
Avec ça Virginie s’en alla la tête haute.
Il était tard quand Solène ferma la porte de son appartement. Elle se sentait épuisée car pendant un jour au Palais elle vit plus de la vie humaine que dans un mois dans son ancien bureau. Ayant mangé un repas vite fait, elle entra dans sa chambre, s’allongea sur son lit et sortit le cahier vert de son sac. Deux heures et demie plus tard elle mit le cahier par terre. L’histoire la bouleversée, c’était extraordinaire, émouvante, quelque chose qui touche le cœur. Virginie avait crée un vrai tourneur de page. Quel talent de pouvoir écrire comme ça !
Une semaine plus tard elles se rencontraient. Solène, souriante, sortit le cahier. ‘ C’était formidable, une très belle histoire. Je l’ai lu dans un seul coup. Impossible de la laisser. Tu sais la fille Blanche, elle m’a fait pensée de Tess, l’héroine du romain de Thomas Hardy. T’as lu cette histoire ?
‘Non, je ne connais pas ce livre.’
Il avait un long silence comme si Virginie se demandait si elle devait parler ou garder le silence. Elle regardait Solène en face, directement, dans ses yeux. ‘Vous savez, mon histoire est moitié vraie, moitié venue de mon imagination. Dans cette histoire le bébé meurt mais la mienne vie. Elle aura presque neuf ans, c’est son anniversaire la semaine prochaine. Je ne l’oublie jamais. Chaque jour je pense à elle.’ Il avait une pause. ‘ Je ne sais pas si je devrais parler de ceci, c’est pénible et me déchire, mais j’ai fait une chose honteuse et je ne peux pas me pardonner.’
Solène la regardait sérieusement. ‘Tu peux en parler si tu vœux. Je suis ici et j’écoute,’ chuchota Solène très doucement.
Virginie toussa et ses mains tremblaient.
‘À seize ans j’ai eu un bébé, une belle petite fille. Mais j’étais seul. Maman était malade et elle ne pouvait pas m’aider. Je n’avais personne, pas d’argent, pas de logement, rien. J’étais dans un état de panique car je ne savais pas quoi faire. Je me sentais inutile, pas capable d’être une maman. Il me semblait que j’étais au fond d’un puis et que je ne pouvais pas voir la lumière. C’est trop long et trop dur de raconter tout ce qui c’est passé mais à 16 ans j’ai placé ma petite fille adorable dans un sac de course avec son biberon et ses couvertures et je l’ai laissée dans le coin d’un jardin parmi les fleurs. Je savais que quand les gens passaient pour aller au travail le matin ils entendraient surement un enfant qui pleurait. Et c’était exactement comme ça. Les jours suivants dans les journaux il y’avait l’histoire d’un bébé, une petite fille de deux mois aux cheveux blondes, qui s’était trouvée dans un sac, et il y avait l’image du bébé. Personne n’a trouvé sa maman. Le bébé était adopté et je suis sûre qu’elle a maintenant une vie meilleure que celle que j’aurai pu lui donnée à ce temps là. Ma mère ne parlait plus et le monde avait oublié sa fille de 16 ans. Après ça je suis devenue une inconnue, un Nomade qui errait les rues et qui allait un peu partout, jusqu’à que je suis arrivée ici au Palais, mon refuge et ma demeure. Mais je dois vivre avec cette honte et c’est à cause de ça que j’écris.’
Elle finit. Ces yeux étaient pleins de larmes.
‘Tu n’es pas coupable,’ dit Solène et elle prit sa main. Des fois dans la vie il faut faire des choix impossibles. À seize ans tu as fais ce que tu pensais était le meilleur pour ton enfant. Tu avais besoin d’aide et tu ne l’as pas reçue. Oui, tu aurais du donner ton bébé `a un Agence d’Adoption tout de suite, mais tu étais très jeune et très confus. Ça doit être très difficile, presque impossible de partir avec un enfant. Tu étais courageuse.’
‘Peut-être vous avez raison, je ne sais pas, mais je ne peux pas encore me pardonner. Merci d’avoir lu et avoir écouté mes histoires.’
‘ Je suis très touchée. Je me souviendrai toute ma vie de cette conversation avec toi. Et je suis sûre que tu es un écrivain. Un jour nous verrons tes livres sur les étagères. N’arrête pas d’écrire.’
C’était étrange. Virginie se sentait soulagée. Elle se leva pour partir. ‘J’aimerais vous parler encore.’ Et elle embrassa Solène sur sa joue. Puis elle traversa la grande salle où ses amies l’attendaient.
Dès aujourd’hui elle marcherait vers la lumière.
Jenny : Février 2021
Many thanks Jenny for this touching text.
If you would like to take part in our friendly groups learning French online and in person in Bath and Bristol, please contact us below. Our short summer courses are starting soon.