Steve, who learns French with Martine in Alliance Française de Bristol, has written this wonderful anecdote about his time in France:

Le Cigare de Havane

(passé composé imparfaitement)

Un jour de canicule, je me suis trouvé dans une ville que je connaissais peu. J’avais beaucoup travaillé, et je suis sorti vers la fin de l’après-midi pour me détendre. La chaleur redoublait de force, grâce aux vieilles maisons de pierre.

Heureusement, j’ai découvert un parc, je me suis installé sur un banc à l’ombre, et un vent léger s’est mis à me rafraîchir.

Content de ma situation, j’ai allumé un cigare, un bon cigare de Havane. J’ai regardé la fumée se disperser lentement à travers le parc. Au bout de quelques minutes, j’ai commencé d’observer ceux qui, comme moi, profitaient de ce coin tranquille. A cent mètres, une vieille dame mince, habillée en noir, se tenait devant une espèce  de placard, équipé d’étagères bourrées de livres. La dame se penchait afin de lire les titres. Chouette, me suis-je dit, une boîte à livres. Qu’est-ce qu’on nous offre?  Mais la dame ne trouvait rien de convenable, et comme je ne voulais pas la déranger, j’ai continué de fumer quelques moments sur mon banc.

J’ai fini par décider qu’elle était très difficile sur les livres, cette dame, et j’ai marché lentement vers la boîte à livres, cigare à la main. ‘Ah! Je me demandais ce que c’était!’ La vieille dame fâchée avait levé soudain son regard de son livre et me dévisageait, moi et mon cigare, les sourcils froncés. ‘C’est très désagréable, vous savez!’

Décontenancé, j’ai bredouillé, ‘Er, excusez-moi, Madame…’ et j’ai regagné mon banc, en m’émerveillant d’une telle sensibilité: un cigare à cent mètres la faisait souffrir!

Même privé de littérature, j’éprouvais toujours une sensation de bien-être, et détournant les yeux de la mégère vers la gauche, j’ai remarqué une jeune femme, en jean et T-shirt, assise en tailleur sur l’herbe.  Elle écrivait par saccades dans un carnet, en faisant souvent des rayures, d’une manière énervée. Tout d’un coup, elle a  laissé tomber le carnet, elle a poussé un soupir profond, et elle s’est allongée sur l’herbe.

Le vent léger avait un peu tourné. Donc la fumée de mon cigare  n’affligait plus la sorcière de la boîte à livres, dont j’entendais à peine les gloussements méchants (elle avait sûrement trouvé un livre d’incantations malveillantes). Par contre, le petit nuage toxique flottait doucement au-dessus de la jeune dormeuse.

J’ai fini mon cigare, et j’ai quitté mon banc. Pour arriver le plus vite possible au portail du parc, il m’a fallu marcher près des pieds de la jeune rêveuse. Elle a ouvert de gros yeux, un sourire béat aux lèvres.

Sans réfléchir, j’ai dit, ‘J’espère que mon cigare ne vous a pas gênée, Madame.’

‘Mais non, Monsieur, au contraire, je viens de faire un rêve exquis, baigné de ce parfum exotique, et de plus j’y ai trouvé la dernière strophe de mon poème, que je cherche depuis une semaine!’

Comme réponse, j’ai esquissé un sourire et une petite révérence. Je me suis éloigné à grands pas légers, car il me tardait de finir mon cours de magie bienveillant (niveau B.2).

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