Some students learning French with Alliance Française de Bristol study a book or a play in the course of the year. This year, Martine’s class has been studying “Un air de famille” and here are a couple of quality reviews by Richard and Sarah (merci beaucoup!):
Un air de famille
À première vue, c’est une comédie légère, mais quelle supplice de pièce! À presque chaque moment on touche le désespoir et la honte de soi des personnages, et on sent que sa forte envie de rire est une défense contre une peine (ou, peut-être plus précisément, une gêne) insupportable. Nous regardons des personnages qui risquent de rater leurs désirs (en amour, dans les affaires, dans les rapports familiaux) à cause de leurs propres limites. Nous apprenons pendant la pièce que ces limites leur sont assignées par leur rôle familial, qui perdure depuis l’enfance, et qui ont pour origine le mépris de la mère pour le père. Les personnages qui ne sont pas originaires de la famille risquent d’être écrasés là-dedans.
Si la tragédie est la vie vue depuis l’intérieur des personnages, et la comédie est la même vie vue de l’extérieur, Jaoui et Bacri ont réussi à nous amener vers un équilibre entre les deux; mais c’est un équilibre bien instable, qui menace de nous jeter à un moment vers l’empathie et le prochain vers le dédain: à un moment au calvaire, à un autre au fou rire. Cette instabilité est augmentée par le mouvement continuel du regard parmi les personnages, on n’a pas le temps de digérer avant que le prochain plat arrive.
Mais si la puissance de la pièce se fonde sur sa capacité de nous retenir dans un état d’incertitude, de vertige, c’est peut-être ici qu’elle risque d’échouer. Les membres de la famille qui dominent – la mère et Philippe – ne possèdent aucun trait qui les rachète. À l’autre bout de la gamme, il y a Denis qui est entièrement sympathique. La pièce serait-elle plus efficace si on pouvait voir chacun avec ses défauts qui dérivent de leurs problèmes, leur insécurité?
Peut-être aussi, depuis notre point de vue de l’année 2020, on pourrait se demander si la pièce ne manifeste pas un préjugé inconscient contre la mère qui assume un rôle trop <masculin> ?
Tout ce précédent risque de peser trop lourd sur une pièce qui prétend n’être qu’un divertissement, une observation aiguë mais amusante sur les relations familiales. Là, elle réussit admirablement. Si, au-delà du rire, elle provoque nos pensées et nos sentiments, c’est un bonus à accueillir.
Richard
Un air de famille
La tache de choisir un personnage préféré parmi les personnes qui se retrouvent au café d’Henri est complexe, car le dramaturge a créé des personnages uniques, très variés et inoubliables!
D’abord c’était Denis qui me plaisait le plus, mais c’est évident, il est le plus raisonnable, et il n’appartient pas à cette famille dysfonctionelle.
Pour moi, il reste la voix de la raison: il essaie de soutenir Henri et d’offrir des conseils sages, en montrant de l’empathie et de l’inquiétude envers son chef.
Henri, qui se dévoile d’emblée comme coléreux, et fréquemment agacé, passe sa colère sur les autres, mais on peut deviner pourquoi il a ce tempérament: la famille, sa mère en particulier, le traitent comme nul, comme s’il était un bon à rien.
Puis, si on pense à Yolande, elle n’est pas intelligente, mais elle possède les mêmes qualités que Denis: elle est très polie, elle ne veut pas exclure Denis, et elle reste à la fin quand la famille s’en va pour dire à Henri que son canard était très bon. Même si elle n’est pas aussi douée que les autres, elle est consciente que Philippe et la mère le tyrannisent. Elle reconnaît la bonté de Denis en comparaison de son mari, et elle est déçue.
Qui a changé pendant la pièce? Betty s’est rendue compte que Denis a des qualités attirantes, et elle arrête d’être influencée par le comportement de sa mère. Elle commence à offrir du soutien à Henri.
Philippe n’a pas changé du tout! Il continue à être égoïste, et à traiter Yoyo sans respect. La mère est un personnage froid, qui veut tout contrôler, mais elle montre un peu de gentillesse à la fin, en conseillant à Henri de prendre soin de lui, il y a presqu’une douceur dans ses mots.
Denis reste le pivot: autour de lui il y a tant de conflits, mais il ressort sans être entaché!
Quant à la pièce je l’ai beaucoup aimée, et je la recommande vivement!
Sarah
Thank you to our very talented students for sharing their thoughts in class and on paper. Bonne lecture!
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